Chapitre - Politiques économiques et sociales - EDC n°2
L’ambition de ce chapitre n’est pas de se substituer à un cours d’économie politique qui présenterait d’abord les concepts et les mécanismes économiques fondamentaux (agents et opérations économiques, comportements économiques, fonction des marchés, problèmes de l’économie nationale, etc.) pour analyser ensuite les mécanismes et les raisonnements qui fondent les politiques macro-économiques, c’est-à-dire les interventions de l’État destinées à corriger les déséquilibres susceptibles d’affecter l’économie nationale. On peut aborder l’économie politique dans une perspective à la fois plus restreinte et néanmoins intéressante d’un autre point de vue : il s’agira essentiellement de répondre à la question « Pourquoi l’État intervient-t-il ? ». On prolongera ainsi les interrogations ouvertes dans les chapitres précédents sur la genèse de l’État-providence mais en adoptant d’autres démarches de réflexion pour répondre à cette question : l’étude des idées d’économie politique (libéralisme, keynésianisme, école de la régulation...) et l’analyse sociologique des conditions de fixation des objectifs de politique économique.
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Section - Les politiques économiques : quels objectifs ?
La question principale soulève en effet deux questions connexes :
- L’État doit-il ou non intervenir pour corriger les déséquilibres de l’économie nationale ? Cette question amène à étudier les différentes positions en présence et en confrontation au sujet du rôle de l’État dans la société (là encore la dissociation politiques économiques/politiques sociales est indéfendable) (Cf. Sous-section - Deux paradigmes économiques opposés sur le rôle de l’État).
- Quels sont les objectifs qui guident les responsables politiques ? Cette seconde question conduit à identifier les principaux objectifs de politiques économique mais aussi à prendre en considération l’importance des contraintes politiques dans la conduite des politiques économiques (Cf. Sous-section - L’élaboration des objectifs de politique économique).
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Sous-section - Deux paradigmes économiques opposés sur le rôle de l’État
Le rôle joué par l’État dans la société, et notamment dans l’activité économique, dépend à la fois des trajectoires historiques qu’il a suivies dans différents domaines d’intervention mais aussi des conceptions politiques dominantes relatives au rôle de l’État. De ce point de vue, la pensée économique joue un rôle majeur dans l’histoire de l’État. L’histoire des idées économiques distingue classiquement deux grands paradigmes : le paradigme libéral et le paradigme interventionniste. Ces deux paradigmes s’affrontent depuis des siècles à travers des écoles de pensée qui les réaffirment successivement avec des arguments parfois renouvelés. Ces paradigmes ne sont pas « seulement économiques » mais ont des implications politiques générales sur les relations entre l’État et la société civile. Pendant longtemps, ils ont eu des répercussions au plan politique dans le clivage gauche/droite : une certaine droite était plutôt libérale et la gauche plutôt interventionniste malgré les chassés-croisés souvent observés à ce sujet.
- Segment - Le paradigme libéral
A. En cours de rédaction - II. En cours d’éditorialisation - - Segment - Le paradigme keynésien
A. En cours de rédaction - I. À éditorialiser -
- Segment - Le paradigme libéral
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Sous-section - L’élaboration des objectifs de politique économique
L’objet de cette section est d’aborder une deuxième question connexe à celle qui oriente l’ensemble du chapitre : pourquoi l’État intervient-il ? Il s’agit maintenant de s’interroger sur les finalités qui orientent l’action de l’État, notamment en matière économique, et plus spécifiquement : quels sont les objectifs qui guident les responsables politiques ?
Une première approche, assez ancienne, a consisté à distinguer quelques grandes fonctions économique de l’État. Elle fait écho aux travaux de sociologie de l’État vus précédemment et les contredit parfois (Cf. Segment - Les trois fonctions économiques de l’État selon Richard Musgrave). Une autre approche, beaucoup plus centrale en science économique, consiste à faire ressortir quatre grands objectifs de toute politique économique (Cf. Segment - Quatre objectifs économiques classiques et leurs ambiguïtés). Enfin une troisième approche consiste à sortir du champ de la science économique pour mieux analyser les politiques économiques (Cf. Segment - La dimension politique des objectifs économiques).
- Segment - Les trois fonctions économiques de l’État selon Richard Musgrave
A. En cours de rédaction - I. À éditorialiser - - Segment - Quatre objectifs économiques classiques et leurs ambiguités
A. En cours de rédaction - I. À éditorialiser - - Segment - La dimension politique des objectifs économiques
A. En cours de rédaction - I. À éditorialiser -
- Segment - Les trois fonctions économiques de l’État selon Richard Musgrave
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Section - Les politiques sociales contre les objectifs économiques ?
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Sous-section - Les finalités des politiques sociales face à l’économie
L’étude historique de la genèse des politiques sociales (Cf. Section - Progression des doctrines interventionnistes) vous a montré que les objectifs des politiques sociales ne sont pas moins ambiguës que ceux des politiques économiques. Les choses paraissent claires avec le fameux texte que Beveridge publie en 1942 1, mais il y un écart considérable entre ce texte et la réalité concrète des politiques sociales britanniques qui dépendent, même après 1945, d’une histoire très antérieure à Beveridge et d’un jeu politique qui échappe évidemment à ce dernier. D’autre part, on a vu que les politiques sociales de Napoléon III ou de Bismarck répondaient autant (sinon plus) à des considérations de tactique politique et de maintien de l’ordre qu’à des visées philanthropiques (insérer lien interne).
Il convient d’ajouter qu’il n’y a pas, en matière sociale, de correspondance aussi directe qu’en matière économique entre les paradigmes scientifiques et les politiques publiques (libéralisme -> politique libérale, keynésianisme -> politique keynésienne). La sociologie a certes fortement contribué au tournant des XIXe et XXe siècle à faire prendre conscience de l’interdépendance des acteurs sociaux et par suite des enjeux de la solidarité sociale ; ce que montre par exemple Jacques Donzelot 2. Mais il n’existe pas de correspondance directe entre une sociologie durkheimienne ou weberienne et des politiques sociales déterminées.
Les finalités générales des politiques sociales et leurs modalités d’institutionnalisation vous sont connues, je n’y reviens pas (Cf. Première partie). L’objet de cette section est de voir à travers notre histoire quelles relations il existe entre les logiques d’intervention sociale et celle de régulation économique.
1 ● Sir William Beveridge, Social Insurance and Allied Services, 1942. Texte intégral (en anglais).
Cf. Segment - Le produit de doctrines et de légitimations politiques.2 Jacques Donzelot, L’invention du social, Fayard, 1984.
- Segment - Bien-être économique et bien-être social
A. En cours de rédaction - II. En cours d’éditorialisation - - Segment - Évolutions et enjeux de la protection sociale
- Segment - Bien-être économique et bien-être social
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Sous-section - Les acteurs des politiques sociales (ou de la protection sociale ?)
- Acteurs / politiques économiques et politiques sociales (Cf. politique de lutte contre le chômage).
- Acteurs variables selon les secteurs de politiques sociales au sens large (politiques de protection sociale, politiques de la consommation, politiques de l’environnement, politiques de l’éducation, politiques de la culture, etc.).
- Les intentions affichées en 1945 et les réalités.
- Segment - « Démocratie sociale » ou « technocratie syndicale » ?
I. À éditorialiser - A. En cours de rédaction - - Segment - La tutelle administrative de la sécurité sociale
A. En cours de rédaction - I. À éditorialiser -
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Sous-section - Les finalités des politiques sociales face à l’économie
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Section - Chômage et politiques de l’emploi
Ce chapitre sera plus court que les précédents. Il vise essentiellement à compléter et concrétiser les deux précédents en abordant un cas de politique sociale.
Le choix de ce cas n’est pas dû au hasard : la question du chômage et de la lutte contre le chômage montre particulièrement bien l’interdépendance des politiques sociales et des politiques économiques. Plus généralement, ce problème public illustre la forte imbrication, dans certaines politiques publiques (et peut être dans la plupart), des trois logiques d’action publique caractéristiques de l’État-providence : éducation, protection, régulation. La lutte contre le chômage relève institutionnellement (ministère) et académiquement (manuel) des politiques sociales mais elle constitue un enjeu central des politiques économiques et son incidence est forte sur l’orientation des politiques de l’éducation et de la formation continue. D’une certaine manière, c’est un enjeu global (total) pour l’État-providence qui se trouve pris en faute d’impuissance et d’inefficacité sur l’ensemble des fonctions nouvelles qui le définissent. Ce contexte favorisera la mise en cause globale de l’État-providence lui-même.
L’objet de ce chapitre n’est pas de faire une présentation économique ou sociologique du chômage et des politiques de l’emploi (deux excellentes synthèses existent dans la collection Repères 3). Il s’agit, dans une perspective de science politique, d’introduire à l’analyse des politiques publiques de manière concrète sans entrer dans les soubassements théoriques de ce type d’étude. Deux idées fortes de cette spécialité peuvent être illustrées à partir de la question du chômage :
- Un problème public est une construction sociale qui ne dépend jamais seulement des éléments matériels objectifs constitutifs du problème.
- Une politique publique est un processus social complexe qui ne se présente jamais sous la forme d’un développement séquentiel et rationnel d’identification d’un problème, d’une analyse, d’un traitement et d’une évaluation d’impact.
1 ● Sir William Beveridge, Social Insurance and Allied Services, 1942. Texte intégral (en anglais).
Cf. Segment - Le produit de doctrines et de légitimations politiques.2 Jacques Donzelot, L’invention du social, Fayard, 1984.
3 J. Freyssinet, Le chômage, 1998.
D. Demazière, La sociologie du chômage, 1995.-
Sous-section - La construction sociale du chômage comme problème public
Un problème public est une construction sociale qui ne dépend jamais seulement des éléments matériels objectifs constitutifs du problème. C’est ce que montrent les études de politiques publiques sur de nombreux domaines : en matière de lutte contre le sida 1, de lutte contre les effets de l’alcool au volant 2, de lutte contre la pollution atmosphérique 3, de lutte contre la toxicomanie 4, le problème public ne se réduit jamais au seul effet d’une réalité objective mais constitue le produit d’interactions sociales complexes animées par des logiques hétérogènes (ex. : PAU Paris/Athènes, pendant longtemps pas de problème auto en France alors que problèmes en Grèce, pourtant substances quasi identiques, ce qui varie ce sont les relations PP / lobbies).
Les mêmes observations peuvent être faites à propos du chômage : le problème n’existe pas en soi mais à travers les actions et les interactions sociales qui le font exister. Il dépend pour sa définition du type de société dans laquelle il émerge, se construit chez nous comme catégorie sociale à la fin du XIXe siècle et fait toujours l’objet de controverses sur sa définition statistique ainsi que de luttes symboliques sur sa significations sociale du point de vue du chômeur et de la société.
1 M. Setbon, Pouvoir contre Sida, 1993.
2 J. Guisfield, The Culture of public problems. Drinking-driving and the symbolic order, 1984.
3 C. Vlassopoulou, La lutte contre la pollution atmophérique urbaine en France et en Grèce, 1999.
4 H. Bergeron, L’État et la toxicomanie. Histoire d’une singularité française, 1999.
- Segment - Un problème spécifique aux sociétés salariales
A. En cours de rédaction - I. À éditorialiser - - Segment - La construction statistique du phénomène
A. En cours de rédaction - II. En cours d’éditorialisation -
- Segment - Un problème spécifique aux sociétés salariales
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Sous-section - Les politiques de la lutte contre le chômage
- Introduction - Sous-section - Les politiques de la lutte contre le chômage
A. En cours de rédaction - II. En cours d’éditorialisation - - Segment - Les politiques « passives »
A. En cours de rédaction - I. À éditorialiser - - Segment - Les politiques actives
A. En cours de rédaction - I. À éditorialiser -
- Introduction - Sous-section - Les politiques de la lutte contre le chômage