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SECTEUR COURANT DU MANUEL > TEDI - Transformations des États démocratiques industrialisés > Jérôme VALLUY    

Sous-section - Grande-Bretagne, États-Unis (régime libéral)

Dans un groupe nous trouvons l’État-providence “libéral”, dans lequel l’assistance fondée sur l’évaluation des besoins, les transferts universels modestes ou les plans d’assurances sociales modestes prédominent. Les indemnités sont attribuées principalement aux bas revenus, généralement des ouvriers dépendants de l’adide publique. Dans ce modèle, le progrès de la réforme sociale a été rigoureusement borné par les normes traditionnelles, libérales, de l’éthique ouvrière : celui où les limites du bien-être équivalent à la propension marginale à opter pour le bien-être plutôt que pour le travail. Les règles de droit sont donc strictes souvent associées à des stigmates. Les indemnités sont très modestes. L’État encourage le marché, passivement, en ne garantissant que le minimum, ou activement en subventionnant les projets privés de prévoyance. Il en résulte que ce type de régime minimise les effets de la démarchandisation, enferme effectivement le monde des droits sociaux et érige un ordre de stratification dont les éléments sont une égalité relative (de pauvreté) parmi les bénéficiaires de l’État-providence, une protection sociale de marché différenciée parmi les majorités et un dualisme politique de classe entre les deux catégories. Les États-Unis, le Canada et l’Australie sont les exemples archétypiques de ce modèle.

On observe qu’Esping-Andersen ne classe pas la Grande-Bretagne parmi les exemples archétypiques de modèle. Le rattachement de ce pays au modèle libéral vient essentiellement de son faible score sur l’échelle de la démarchandisation et des évolutions qu’il a connu ces dernières décennies, affaiblissant le rôle de l’État en ce qui concerne la stratification sociale.