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Section - Légitimation politique

La socialisation politique n’est pas le seul facteur envisageable permettant d’expliquer l’acceptation de l’ordre politique : la peur de la répression peut expliquer dans certains régimes la soumission des gouvernés ; une certaine indifférence à la politique peut entraîner une acceptation passive de l’ordre établi ; un intéressement personnel au maintien d’un système politique matériellement avantageux pour soi (privilèges) peut susciter le soutien. Néanmoins, le pouvoir politique ne semble jamais aussi bien établi que lorsque les gouvernés le considèrent comme légitime : conforme au moins approximativement à un principe jugé supérieur.

Dès lors, la plupart des dirigeants politiques ont en commun de rechercher un renforcement des croyances et des valeurs partagées qui fondent dans l’esprit des gouvernés, à tort ou à raison, l’idée d’une légitimité du pouvoir politique de ces dirigeants. Ces croyances et valeurs qui fondent la légitimité du pouvoir varient selon les lieux et les époques (Cf. Sous-section - Les types de légitimité) et peuvent se trouver renforcées par les actes et discours des dirigeants eux-mêmes (Cf. Sous-section - Sens et actions de légitimation politique). Mais cette légitimité peut se fragiliser, et le pouvoir politique perdre tout soutien jusqu’aux situations de crises (Cf. Sous-section - L’érosion et le changement de légitimité).

  • Sous-section - Les types de légitimité

    La légitimité peut se définir comme la qualité du pouvoir dont l’acceptation se fonde non sur la coercition comme ressource première, mais sur le consentement réputé libre de la population qui s’y trouve soumise 1. La notion de liberté est relativement problématique ; est-on vraiment libre des valeurs que l’on adopte au cours du processus de socialisation politique ? L’adhésion à un système de gouvernement est-elle vraiment libre lorsqu’on connaît mal ce système ?

    Quelle que soit son fondement, la légitimité est néanmoins un fait constatable dans l’acceptation explicite de formes de pouvoir politique considérées comme relativement conformes à des principes supérieurs. Ces principes de légitimité, Max Weber en distingue trois types qu’il décrit de manière schématisée. Il produit ainsi ce qu’il appelle des « types idéaux » de domination légitime. Leur intérêt est de montrer que la domination politique est soumise à changement de principe au cours du temps.

  • Sous-section - Sens et actions de légitimation politique

    La légitimation politique peut être définie comme l’ensemble des actions par lesquelles les dirigeants tendent à établir leur légitimité, à la revendiquer, en fonction des représentations qu’ils ont du régime désirable et désiré par les gouvernés 1. Comme le remarque Jacques Lagroye, ces actions reposent aussi sur des convictions plus ou moins assurées ; les gouvernants n’ont qu’une connaissance intuitive et approximative du régime désiré par les gouvernés.

    Quoiqu’il en soit de l’efficacité des actions de légitimation politique, on peut identifier certaines tendances quant à leur orientation :

    • mettre en exergue les qualités personnelles des dirigeants politiques,
    • entretenir l’image d’un pouvoir politique accordé à certaines valeurs et notamment aujourd’hui aux valeurs républicaines du gouvernement représentatif et de l’État de droit.

    1 Jacques Lagroye, Sociologie politique, Presses de la FNSP & Dalloz, 2e édition, 1993, p. 396. Compte rendu de lecture.

  • Sous-section - L’érosion et le changement de légitimité