Ces trois grands régimes d’État-providence sont aujourd’hui assez clairement identifiés par tout le monde même si les intitulés varient parfois d’un auteur à l’autre.
- Le régime libéral : on parle parfois de modèle de marché ou de modèle résiduel puisque l’individu est censé d’abord se débrouiller seul, ensuite bénéficier de soutiens financiers ou amicaux et, en dernier lieu, de ceux de l’État.
- Le régime corporatiste-conservateur est parfois plus joliment nommé modèle assurantiel : d’inspiration bismarckienne, l’assurance est obligatoire et fondée sur le travail.
- Le régime social-démocrate, qualifié parfois de modèle universaliste d’inspiration beveridgienne, fonde la protection sur la citoyenneté et la finance par l’impôt.
Ces régimes d’État-providence — comme les régimes politiques — ne décrivent que très partiellement la réalité sociale ainsi désignée. L’Allemagne et la Grande-Bretagne correspondent à deux régimes parlementaires et pourtant que de différences entre leurs deux systèmes politiques ! De même, la France et l’Allemagne relèvent du même régime d’État-providence (assurantiel, conservateur-corporatiste) malgré les écarts et les différences considérables dans leurs dispositifs respectifs d’intervention publique, que ce soit pour la protection sociale, l’éducation ou les politiques économiques.
Jérôme VALLUY‚ « Segment - Conclusion »‚ in Transformations des États démocratiques industrialisés - TEDI - Version au 9 mars 2023‚ identifiant de la publication au format Web : 113