L’État-providence social-démocrate est souvent assimilé au modèle scandinave de société : Suède, Norvège et Danemark.
Basé sur le principe de l’universalité du droit à la protection sociale, ce régime se caractérise non seulement par un niveau élevé de protection contre les risques mais aussi par une offre importante de services sociaux, l’ensemble étant financé par un impôt fortement progressif.
Ce régime de forte démarchandisation repose sur une volonté de justice sociale redistributive, un égalitarisme entre les droits des ouvriers (cols bleus) et des employés (cols blancs) et s’organise en un système unique d’assurance sociale ouverte à tous. Cette démarchandisation est d’autant plus forte qu’elle implique la possibilité de recevoir un revenu de remplacement proche du salaire d’activité lorsqu’on se trouve hors du travail pour des motifs très divers : maternité, garde / éducation des enfants, formation initiale et continue, activités sociales ou de loisir. L’impact sur la stratification sociale est recherché contre le corporatisme, le paternalisme des employeurs et l’atomisation de la société. L’État est un acteur à part entière de la société qu’il façonne en luttant contre les inégalités du marché. Une forte solidarité se développe ainsi au sein de la société et l’acceptation du rôle de l’État.
Jérôme VALLUY‚ « Segment - Régime social-démocrate »‚ in Transformations des États démocratiques industrialisés - TEDI - Version au 9 mars 2023‚ identifiant de la publication au format Web : 112