Ce régime d’État-providence est présent en France, en Italie, en Autriche et en Allemagne.
La croyance dans les vertus du marché n’est pas prééminente comme dans le précédent régime et les assurances privées sont rares. L’État est considéré comme un pourvoyeur légitime de bien-être. L’étatisme qui en découle se traduit par un système de protection sociale de type bismarckien : adossé au travail salarié et destiné au maintien, au moins partiel, des revenus de l’ouvrier lorsque les circonstances (accident, maladie, vieillesse, chômage) l’excluent du marché. L’État respecte en outre les spécificités des catégories socioprofessionnelles, d’où son caractère corporatiste et sa faible capacité redistributive (préservation des intérêts acquis et des privilèges de statuts).
Dans ce régime, l’effet de démarchandisation est strictement limité au cas d’impossibilité de travailler. D’autre part, la redistribution est faible et la stratification sociale faiblement modifiée : le souci de respecter les structures socio-professionnelles et les avantages acquis freine la redistribution et l’égalisation des situations. Le clivage entre classe ouvrière et classe moyenne reste marqué au bénéfice de cette dernière.
Jérôme VALLUY‚ « Segment - Régime conservateur-corporatiste »‚ in Transformations des États démocratiques industrialisés - TEDI - Version au 9 mars 2023‚ identifiant de la publication au format Web : 111